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Google teste un drone de livreur

L'administration américaine va tester, avec Google, la livraison par drone. Mais la généralisation de ce moyen de transport de marchandises n'est pas pour demain.

Et si demainvos commandes réalisées sur Internet étaient livrées... par drone. La Maison-Blanche a annoncé hier que la Federal Aviation Administration (FAA), l'agence gouvernementale américaine chargée de réguler l'aviation civile, et la maison mère de Google, Alphabet, allaient tester, main dans la main, les drones de livraison.

Les expérimentations couvriront notamment le transport de paquets placés à l'extérieur du drone (au bout d'un filin par exemple) ou l'opération des appareils en dehors du champ de vision de leur opérateur. Ce n'est pas une première : en 2013, Amazon avait montré la voie en Grande-Bretagne. « C'est avant tout de la communication, relativise Olivier Deneuvis, exploitant de drones civils et gérant du blog Aerofilms.fr, un des sites les plus consultés en la matière. Amazon a fait un coup marketing de génie et, maintenant, ils veulent tout faire pour y arriver. »

Peut-être, mais les Américains ne sont pas les seuls à s'intéresser de près à ce nouveau mode de transport. En France, GeoPost, une filiale de la Poste spécialisée dans la livraison de colis express, développe également son propre programme avec des drones. « Nous ne sommes qu'en phase de recherche et développement. Nous avons lancé nos tests en 2014, en créant un prototype pour qu'il résiste à toutes les conditions météorologiques. L'objectif est de pouvoir livrer dans les lieux les plus difficiles d'accès comme le sommet d'une montagne par exemple », affirme-t-on à la Poste.

«Ce n'est pas une utopie»


Pourtant, malgré ces investissements, la législation dans le monde entier proscrit encore ce type de livraison. « Ce n'est pas une utopie, mais la livraison par drone ne sera pas effective avant un certain nombre d'années », assure Olivier Deneuvis. « A court terme, ce n'est pas possible, mais Google et Amazon ont le soutien des autorités publiques », rétorque Guillaume Thibault, avocat associé au cabinet Oliver Wyman, et auteur d'une étude sur les drones civils en mars dernier. « Leurs projets soulèvent les questions du partage de l'espace aérien. Une fois résolue, la législation s'adaptera », prévient-il. Cette dernière, qui plus est, se révèle fragile. « En France, elle ne repose que sur des arrêtés et la réglementation européenne n'est pas encore établie. Le droit peut changer très vite. »

Cela dit, derrière l'évolution de la législation se cachent d'importantes limites techniques. « Les opérateurs sont aujourd'hui incapables de produire des drones autonomes, capables d'éviter les obstacles. Contourner un arbre, c'est facile, Par contre, c'est plus problématique pour un câble électrique, difficile à repérer », observe Olivier Deneuvis. « Sans parler de la nécessité d'interaction entre les drones eux-mêmes, si on les autorise à grande échelle. »

En plus des incertitudes techniques se posent de graves questions de société. « Il ne faut pas oublier que les drones sont capables de capter des images ou des connexions wi-fi. Cela présente un danger, surtout en ce moment dans un climat anxiogène et sécuritaire, avec les menaces terroristes », estime Alicia Mazouz, consultante chez Selene Avocats, et membre du Conseil pour les drones civils. « La livraison par drone ne se fera pas avant un bon nombre d'années », conclut Guillaume Thibault.

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